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470 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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de vétusté. Il est question de les reconstruire entièrement. Les plans attendent depuis plusieurs années, dans les cartons des assemblées , un moment favorable. Heureusement rien n'est encore commencé. Je dis heureusement, car, pour parer aux dépenses prévues, on a fait entrer en ligne de compte l'aliénation des terrains affectés jusqu'à ce jour à la jouissance des employés, qui désormais ne seraient plus logés dans l'intérieur de l'établissement. Il faut avoir le courage de le dire : l'exécution de ce plan serait la ruine de la manufacture. Sans doute l'état de choses actuel présente ses inconvénients; mais n'est-il pas à craindre, si on supprime le seul avantage sérieux attribué à nos tapissiers, qu'ils n'aillent chercher fortune ailleurs et ne se désintéressent çomplè-.lément de la réputation de la maison dès Gobelins? Ce serait un mal irréparable, et il faudrait ensuite bien des efforts, bien des sacrifices pour reformer le faisceau d'hommes distingues qui continuent les traditions des grands chefs d'ateliers du xvne et du xviii0 siècle.
Les métiers actuels, comme les bâtiments, datent pour la plupart du règne de Louis XIV. Divers perfectionnements apportés depuis deux siècles à leur mécanisme én ont singulièrement facilité l'usage: Le bois entrait pour une large part dans leur construction. Un [métier entièrement en métal vient d'être établi (1880) par M. Piat, sur les plans de M. Darcel. Son installation est trop récente pour qu'on puisse se prononcer sur ses mérites.
En somme, la manufacture des Gobelins présente tous les éléments pour fournir encore une longue et glorieuse carrière. Il faut savoir les mettre en valeur. Nous espérons fermement que l'administrateur qui vient d'être nommé, préparé depuis longtemps à ses nouvelles fonctions par ses relations quotidiennes avec les manufactures nationales,- saura, par de sages et prudentes réformes, pourvoir aux besoins urgents et assurer l'avenir.
'Manufacture de Beauvais. — Nous avons vu plus haut que l'habile directeur de la manufacture de Beauvais sous Louis XVl s'était définitivement retiré en 1793 (7 novembre) après avoir demandé inutilement, à plusieurs reprises, qu'on lui désignât un remplaçant. A la suite de son départ, les travaux sont suspendus. Un arrêté du comité de l'agriculture et des arts rouvre les ateliers le 21 mai 1795. Camousse, ancien régisseur du sieur de Menou,
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